Le titre de cet ouvrage est emprunté à Toward a New Abstraction, catalogue d'une exposition organisée par Ben Heller en mai-septembre 1963, au Jewish Museum de New York. Il regroupe les oeuvres d'une cinquantaine d'artistes, parmi lesquels Mark Rothko, Adolph Gottlieb, Frank Stella, Paul Reed ou encore Robert Ryman. La ''Nouvelle Abstraction'' doit se comprendre non comme un mouvement, mais une sorte de rencontre dans le temps des tentatives structurelles qui s'aimantent plus qu'elles ne se laissent regrouper. Elle croise d'autres élans et d'autres courants, notamment le néo-dadaïsme, les débuts de l'art minimal et le ''process art''. Il n'est rien d'hermétique dans cet art, art épanoui, joyeux. Si la sensualité est absente au premier abord, c'est la joie vive des couleurs pures qui invite à ce que l'oeuvre s'affirme dans l'espace. La structure est couleur et la couleur jaillit de la structure.
2 volumes.
L'auteur vu par l'éditeur :
Claudine Humblet est l'auteur d'une thèse sur l'influence du Constructivisme et de « De Stijl » sur l'évolution du Bauhaus. Elle est membre de l'Association internationale des critiques d'art.
Cette grande anthologie d'art moderne et contemporain, unique en son genre par son caractère exhaustif et par sa qualité, traverse plus d'un siècle de peinture et de sculpture, de design et d'architecture, de photographie et de livres d'artistes.
Elle est strictement agencée dans un ordre chronologique, afin d'offrir au lecteur une perspective qui lui permette de visualiser les oeuvres en comparant différentes sensibilités et intuitions de la même année, mais aussi au fil du temps. Ainsi, il est possible de parcourir le processus d'expérimentation constant propre à l'expression artistique, mais aussi d'observer la variété des manières avec lesquelles l'art a affronté notre époque, sous forme de récit, de commentaire, de protestation, ou encore en proposant une vision alternative ou de nouvelles valeurs.
Un profil de l'art moderne et contemporain à la lumière de la collection la plus prestigieuse et célèbre du monde, celle du Museum of Modern Art de New York.
Le long de ce parcours représenté par 200 artistes et plus de 240 oeuvres, nous rencontrons des peintres comme Klimt, Schiele, Cézanne, Matisse, Picasso, Klee, Kahlo, Rauschenberg, Oldenburg, Lichtenstein, Warhol, Rothko, Hopper, des sculpteurs comme Rodin, Boccioni, Brancusi, Giacometti, des photographes comme Adams, Cartier-Bresson, Arbus, Brassaï, Lange, des architectes et des designers comme Otto Wagner, Frank Lloyd Wright, Mies van der Rohe, Le Corbusier, Kahn, Castiglioni, Aalto, Venturi.
Les reproductions de haute qualité sont rigoureusement commentées par les responsables des sections thématiques concernées du MoMA.
20 artistes phares Renouer les fils avec le passé créée et dirigée par Elisabeth Couturier, cette collection décrypte le monde contemporain à travers ses expressions artistiques et ses modes de pensées.
Changer sa façon de voir L'art contemporain, quel intérêt ? L'art contemporain, c'est quoi ? Retenir quelques dates repères Ils l'ont fait pour la première fois...
Connaître les mots clés Comment approcher l'art contemporain ?
Depuis plus de quarante ans, l'oeuvre de Jean-Jacques Ceccarelli étend les définitions et les techniques inhérentes à la pratique du dessin. Pour cet artiste foisonnant et volubile, le dessin n'est pas un outil de vérification ni un terrain d'essai. Il n'est pas une note ni une esquisse. Il constitue le corps et le centre de l'oeuvre. Il est une pensée et une activité globales dans la mesure où il entraîne des genres auxquels il est habituellement inféodé : peintures, objets, installations. Alors qu'entend-on par dessin qui serait si spécifique ? Ce ne sont pas les matériaux qui le qualifient. Ce serait plutôt une façon de donner à lire les formes plutôt que de les incarner, de constituer un récit de leurs agencements et de leurs métamorphoses plutôt que de les imposer. Le dessin est un récit au long cours, une histoire de coureur de fond. C'est surtout un fil maintenu. Ce livre déroule une continuité. Il dégage, à travers les périodes issues des différents ateliers, non pas un raisonnement mais un enchaînement de déclics. Il suit la façon dont le visible se tresse au lisible. Enfin, il rend compte, série après série, d'une extension, d'une façon de pousser sur les limites qui ferait de l'ensemble des dessins de Ceccarelli une immense bande passante transformant l'atelier en un paysage peuplé de figures gigognes, de migrations de formes qui s'abîment et se régénèrent. Frédéric Valabrègue.
Constant Nieuwenhuys (1920-2005) is primarily known as the co-founder of the international Cobra group and as the initiator and maker of the New Babylon project. This publication sheds light, for the first time, on a third influential period in his artistic practice, during which he made the journey from Cobra to New Babylon, continually reinventing himself along the way. During the 1950s Constant was searching for new means to contribute, as an artist, to the reconstruction of society in the wake of the devastation of the Second World War. Significant developments in urbanism and technology were reflected in his work.
ills colour & bw
English
Editorial
Nostalgie de 1968 et engagement
Nostalgia for 1968 and political commitment
Jean-Marc Poinsot
Alors qu'elle évoque la production éditoriale française sur Mai 1968, Antje Kramer-Mallordy regrette que cette production fasse la part belle aux affiches et aux photographies au lieu de « replacer les événements dans une chronologie et une géographie plus vastes ». Son analyse a été partagée par nos comités éditoriaux, dans la formulation de leurs choix pour le sommaire, autour de périodes plus larges que la seule année 1968, ou dans la sélection de publications engagées. La rubrique « L'Histoire revisitée » se charge de cette prise de distance avec le choix par Mica Gherghescu de trois publications couvrant l'après-guerre jusqu'à 1968 sur la poésie, le primitivisme, et la décolonisation ; ou encore celui de Jacopo Galimberti sur les années 1960-70 autour de Fabio Mauri, de l'Arte povera vu par Ileana Sonnabend, de Gianfranco Baruchello, Pier Paolo Pasolini et Giosetta Fioroni peu connue pourtant des parisiens alors qu?elle vécut dans la même cité qu'eux. De quoi passer du fascisme à l'Extrême-gauche dans une période de grande créativité [...]
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When she refers to France's publishing output dealing with May '68, Antje Kramer-Mallordy laments the fact that the lion's share has gone to posters and photographs, instead of "re-situating events in a much wider chronology and geography". Her analysis has been shared by our editorial committees in formulating their choices for the contents of this issue around larger periods than simply the year 1968, and in the selection of politically committed publications. The heading "Revisiting History" takes care of this gap with the choice made for example by Mica Gherghescu of three publications covering the postwar years up until 1968, to do with poetry, primitivism, and de-colonization; that made by Jacopo Galimberti about the 1960s and 1970s around Fabio Mauri, Arte povera as seen by Ileana Sonnabend, and the choices of Gianfranco Baruchello, Pier Paolo Pasolini and Giosetta Fioroni, albeit unfamiliar to Parisians, even though she lived in their city. The stuff of a shift from fascism to the far left in a period of great creativity [...]
Sommaire
Articles
De l'Activisme curatorial : art, politique et expositions (à l'intérieur, autour et au-delà des institutions)
Curating Activism: Art, Politics and Exhibitions (In, Around, and Beyond Institutions)
Juan Albarrán Diego
Histoires et archives de l'art contemporain en Chine : des pièces nouvelles et disparates
Histories and Archives of Chinese Contemporary Art: New and Disparate Elements
Jean-Marc Poinsot
L'Usage de la photographie comme moyen d?investigation sociale et historique
The Use of Photography as a Mode of Social and Historical Investigation
Joerg Bader
Quel espace pour d'autres généalogies de l'art ? Modernités et patrimoines critiques depuis le Maghreb et le Moyen-Orient
Defining a Space for New Art Genealogies ? North-African and Middle-Eastern Modernities and Critical Legacies
Emilie Goudal
Le Soi à l'épreuve du design. Du corps augmenté à l'apprentissage automatique : vers une sortie des Lumières ?
The Self in the Age of Design. From Human Enhancement to Machine Learning: Towards the End of the Enlightenment?
Tania Vladova
Portrait d'auteur
Okwui Enwezor
Elvan Zabunyan
Portrait d'artiste
Tacita Dean
Patricia Brignone
Traduction
Introduction
Traduction extraite de : "Aneignung und Ausnahme. Zeitgenossische Künstlerinnen: Ihre asthetischen Verfahren und ihr Status im Kunstsystem [Appropriation et exception. Les artistes-femmes contemporaines : leurs procédés esthétiques et leur statut dans le système de l'art]" par Isabelle Graw
Virginie de Bermont-Gettle
Introduit par / Introduced by : Sophie Cras
Essai
L'Illusion d'un été sans fin : design californien, soleil et mirages
The Illusion of an Endless Summer: Californian Design, Sun and Mirages
Lilian Froger
Introduit par Elitza Dulguerova & Vincent Gonzalvez
L'Histoire revisitée
Histoires de langage
Histories of Language
Mica Gherghescu
L'International 68 et les pouvoirs de l'image
The International 68 and the Powers of the Image
Paula Barreiro López
L'Art italien de deux décennies politiques
Italian Art in Two Political Decades
Jacopo Galimberti
Archives
Le Mai des critiques d?art : une question de perspective
The Art Critics? Month of May: a Matter of Perspective
Antje Kramer-Mallordy
Editorial
Christophe Domino
Une critique 2.0 ?
Criticism 2.0?
Articles
Henry Meyric Hughes
In the Shadow of Piotr Piotrowski: Small Histories for a Global Perspective
Dans l'ombre de Piotr Piotrowski : des micro-histoires pour une perspective internationale
Emeline Eudes
(Re)vivre avec le vivant : à la croisée de l'art et du care
To (re)live With What is Alive: At the Junction of Art and Care [Texte intégral disponible en mai 2020]
Ariane De Blois
Françoise Sullivan : l'artiste en présence
Françoise Sullivan : Artist Present
Marie-Laure Allain Bonilla
Processus décoloniaux dans l'art : institutions et savoirs
Decolonial Processes in Art: Institutions and Knowledge
David Zerbib
Performer, participer : l?enjeu de l'activation
Performing, Participating: the Challenge of Activation
Portraits
Svitlana Biedarieva
Cuauhtémoc Medina
Cuauhtémoc Medina
Julie Portier
Franck Leibovici
Traduction
Denys Riout
"A Treasure Hunt"
L'Histoire revisitée
Constance Moréteau
Des corps vivants et rebelles : les publications vues par les artistes dans les années 1960-1970
Living and Rebellious Bodies: Publications as Seen by Artists in the 1960s and 1970s
Archives
Jean-Marc Poinsot, Jean-Marc Huitorel et Christophe Domino
L'aventure des ACA : 30 ans d'engagement au service de la critique d'art
The ACA Adventure: a Thirty-year Commitment to Art Criticism
Notes de lecture
349 ouvrages associés à ce numéro
349 books and catalogues featured in this issue
EDITORIAL / EDITORIAL
Les Saisons de l’histoire / The Seasons of History
Toni Hildebrandt
« Ces dernières années, certains artistes, historiens de l’art, critiques ou commissaires d’exposition, stimulés par les débats autour de l’Anthropocène, ont réévalué les épistémologies des éléments en se basant sur les perspectives empruntées aux humanités environnementales. Nous avons conscience du changement climatique depuis des dizaines d’années, mais en faisons de plus en plus souvent l’expérience directe. Cette réévaluation concerne également la métaphorologie des éléments, et plus particulièrement leurs fondements métaphysiques sous-jacents (equilibrium, harmonia, eucrasia). Pour comprendre ce changement de paradigme d’un point de vue structurel, il serait utile de se concentrer sur un trope en particulier : celui des saisons. Depuis des siècles, « nos » saisons sont considérées comme un donné divisant l’année en quatre phases caractéristiques, pour la plupart fondées sur le temps qu’il fait et la lumière du jour. En tant que telles, les saisons semblaient pouvoir fournir une source d’inspiration éternelle aux arts […]
In recent years, artists, art historians, critics and curators have revised the epistemologies of elements that rely on perspectives taken from the environmental humanities, stimulated by the debates surrounding the Anthropocene. We have known for decades, but are now increasingly experiencing, that the climate is changing. This also concerns the metaphorology of the elements, and in particular their underlying metaphysical foundations (equilibrium, harmonia, eucrasia). To structurally understand this change of paradigm, it would be helpful to focus on one particular trope: seasons. For centuries, “our” seasons were taken as a given, dividing the year in characteristic phases mostly based on the weather and daylight. As such, the seasons provided, or so it seemed, an eternal inspiration for the arts »
ARTICLES / ARTICLES
L’Objet d’art en réseau pendant la Guerre froide / The Networked Art Object of the Cold War
John J. Curley
Entre vitalisme, métaphore et sublimation : le matérialisme dans tous ses états / Between Vitalism, Metaphor, and Sublimation: Materialism and Its Various States
Larisa Dryansky
L’Art pense-t-il ? Des natures mortes hollandaises au pouvoir critique de machines qui dysfonctionnent / Does Art Think? From Dutch Still Lifes to the Critical Power of Dysfunctional Machines
Muriel van Vliet
Pratiques curatoriales : un appel à l’action critique en architecture / Curatorial Practices: a call for architecture critical action
Rute Figueiredo
PORTRAITS / PORTRAITS
Susan Schuppli par Doreen Mende
Jean Dupuy par Patricia Brignone
TRADUCTION / TRANSLATION
« La Couche sensorielle », extrait de The Revenge of the Real: Politics for a Post-pandemic World
Benjamin Bratton
Introduit par / Introduced by Simone Fehlinger
L’HISTOIRE REVISITÉE / REVISITING HISTORY
Enchevêtrements : race et architecture moderne / Entanglements: Race and Modern Architecture
Martin Bressani
Inventions et inventaires : nouvelles histoires de l’art contemporain africain / Inventions and Inventories: New Histories of Contemporary African Art
Ninon Chavoz
Vers un art post-racial dans l’Atlantique noir : actualité d’un ajournement narratif / Towards a Post-racial Art in the Black Atlantic: latest news about a narrative postponement
Sandra Delacourt
ESSAI / ESSAY
& J.L. | José Leonilson
Georgia René-Worms
Introduit par / Introduced by Juliette Trey, Adeline Blanchard
ARCHIVES / ARCHIVES
Entre pratiques artistiques et contestation : l’art alternatif russe et soviétique au prisme du Réseau des archives d’art russes / Between Art Practice and Protest: Russian/Soviet Alternative Art through the Prism of the Russian Art Archive Network
Anastasia Tarasova, Manuela Putz
Editorial
Prendre la tangente
Ahead of the curve
Elvan Zabunyan
A l’automne 2002, dans le numéro 20 de Critique d’art, Elisabeth Lebovici faisait un focus sur les « petits éditeurs » publiant des livres sur l’art contemporain. Exactement vingt ans plus tard, dans sa préface à Cruiser l’utopie : l’après et ailleurs de l’advenir queer, ouvrage de José Esteban Muñoz datant de 2009 et récemment publié par les éditions Brook [« Ruisseau » en anglais], elle écrit : « L’une des grandes leçons de la méthodologie queer, c’est qu’on ne lit pas (on ne regarde pas, on n’analyse pas, on ne parle pas d’) une œuvre ou une performance sans que d’autres vous accompagnent » (p. 15). La critique d’art queer devient une expérience collective puisqu’être accompagné·e·s, c’est ne pas faire cavalièr·e seul·e mais c’est aussi renoncer à l’autorité d’une pensée hissée sur un piédestal. Quelques pages plus haut, elle offre une analyse très sensible de la langue […]
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In the no. 20 Autumn 2002 issue of Critique d’art, Elisabeth Lebovici focused on “small publishers” releasing books on contemporary art. Exactly twenty years later, in her preface to the recent publication by Brook, a small publisher, of the French translation of José Esteban Muñoz’s Cruising Utopia: the Then and There of Queer Futurity (2009), under the title Cruiser l’utopie : l’après et ailleurs de l’advenir queer, she writes: “One of the greatest lessons of queer methodology is that one does not read (look, analyse, speak about) a work or a performance without being accompanied by others” (p. 15). Queer art criticism becomes a collective experience, not only because being accompanied by others signifies not going it alone but also because it means giving up the authority of glorified concepts. A few pages prior, she offers a very delicate analysis of language […]
Incarné notamment par Picasso et Braque, le cubisme qui s'épanouit en France entre 1907 et 1914 est l'un des mouvements artistiques déterminants du XXe siècle.
Il a non seulement bouleversé la peinture, la sculpture et la photographie, mais aussi marqué de son empreinte l'architecture et tous les autres champs de création, du mobilier à la mode en passant par les objets du quotidien.
Le présent ouvrage retrace l'influence du cubisme sur la culture de son époque et sur celle qui suivra, mais démontre également à quel point il fut lui-même conditionné par les profonds changements esthétiques, philosophiques, politiques et sociétaux que connaissait la France au début du XXe siècle : le bergsonisme, les nouvelles avancées scientifiques ou encore la montée du nationalisme et du féminisme...
Abondamment documenté et s'appuyant sur les toutes dernières connaissances et analyses sur le sujet, cet ouvrage resitue le cubisme dans une perspective plus large que celle de la seule sphère esthétique, révélant ainsi son importance majeure dans l'histoire.
L'auteur relate sa rencontre avec D. Hockney lorsqu'il vivait dans le quartier londonien de Notting Hill, alors un quartier difficile, voire dangereux. Il raconte notamment comment l'artiste a su transformer son atelier en un brillant lieu de rencontre de personnes très différentes.
Hockney vivait et travaillait alors dans un appartement de Powis Terrace, à Notting Hill, quartier qui ne ressemblait en rien à ce qu'il est devenu aujourd'hui, chic, attirant touristes et clients d'antiquaires. Au contraire, c'était alors un quartier difficile et même dangereux, un des pires de Londres, plein de taudis, avec beaucoup de familles antillaises immigrées. Il venait d'être, récemment, le théâtre des fameuses émeutes raciales de Notting Hill. Je me souviens être allé là dans un mélange d'excitation et d'inquiétude, et je fus frappé par la façon dont Hockney avait réussi à transformer son atelier dans cette zone sinistre en un brillant lieu de rencontre accueillant toutes sortes de gens vifs et surprenants.
Lorsqu'en 2008 on lui demande un texte d'introduction pour une exposition, Jean Otth rédige un texte étonnamment autobiographique. Il raconte ses premières émotions visuelles : « Ma fascination était pour ce que j'apercevais très haut, sur les sellettes de bois : des femmes d'argile gris foncé, blanches ou terre de Sienne brûlée selon l'avancement des travaux, se penchaient ou se tordaient pudiquement sur moi, en contreplongée bienveillante pour le petit garçon que j'étais. La plupart étaient totalement nues mais d'autres étaient drapées à la manière des pudeurs espagnoles qui exacerbent leur mystère [...]. »
Véritable anamnèse de son rapport à l'image qui l'aura mené de la peinture à son travail précurseur dans le domaine de la vidéo, ce texte intrique sa vie amoureuse et son dilemme entre représentation et non-représentation, entre image et peinture. «Ce dont je suis sûr, c'est qu'aujourd'hui les images m'ennuient tant que je ne les ai pas partiellement ou totalement cachées », conclut-il dans un ultime geste de pudeur.
Avec une préface d'Alain Huck et une sélection de polaroids.
Jean Otth est né en 1940 à Lausanne. Après des études d'histoire de l'art et de philosophie à l'Université de Lausanne, il fréquente l'école d'art de cette même ville. Dès lors, toujours déterminée par une pratique de la peinture, sa trajectoire artistique se révèle étroitement liée à l'émergence des nouvelles technologies : l'un des pionniers de l'art vidéo en Suisse au début des années 1970, durant la décennie suivante il utilise l'informatique non seulement pour ses possibilités instrumentales, mais aussi pour ses dimensions esthétiques.
Jean Otth a enseigné à l'École cantonale d'art de Lausanne de 1979 à 2002. Jusqu'à sa mort en 2013, il a poursuivi un travail qui, sous forme d'installations, mélange projection vidéo et réalité objectale, en explorant leur interaction.
Le travail de Guillaume Constantin se construit à partir d'anachronismes. Que ce soit dans les choix de matériaux (souvent semi-transformés), de types de supports, dans les sources utilisées ou bien les prélèvements et les déplacements qu'il propose, il questionne la matérialité de l'objet, de l'oeuvre d'art et de ses dérivés quotidiens. Se déploient ainsi des oeuvres à la géométrie ambiguë qui ricochent les unes sur les autres en devenant tour à tour un jeu sur le médium, le support, un hommage, un détournement, une réappropriation.
When the State Bauhaus opened in Weimar in 1918, the Swiss art theorist Johannes Itten (1888-1967) was one of the first teachers to be appointed by founder Walter Gropius. Itten had a considerable effect on the Bauhaus's creative training program, and his insights into the theory of colors set standards in art and design education that are still in use today. Constantly in dialogue with students and colleagues, Itten created works in which he examined the aura, contrasts, and forms of color. Inspired by his own teacher Adolf Hölzel, Itten developed a famous doctrine of color types whose significance extended far beyond the realms of fine art into everyday culture. Published to coincide with the jubilee year of the Bauhaus, this volume introduces the life and work of one of the movement's most formative theorists.
Ode au bousillé
Le MusVerre, musée départemental du verre à Sars-Poteries, dans le Nord, présente une collection de « bousillés » unique au monde. Objets réalisés par les ouvriers verriers de la région durant leur temps de loisirs et pour leur propre compte, les « bousillés » sont les témoins de leur savoir-faire exceptionnel. Parmi ceux-ci, une série de faux encriers, appelés « encriers revanche », disent la fierté de ces hommes, comme une réponse à leurs patrons. Dans la forme d'un pantoum et répondant à la contrainte oulipienne, Robert Rapilly s'est saisi de l'un de ces encriers. Cinq poèmes délimitent ce pantoum, forme paradoxale, partiellement cyclique, qui se veut en phase avec la boule de verre qui tourne et se transforme. La résonance entre le sujet de son texte et la facture du poème, tournant et se transformant, dit la beauté plastique autant que l'ingéniosité technique de cet encrier. Véritable objet plurisensoriel, le livre est augmenté d'un contenu numérique qui emmènera le lecteur dans un univers sonore et lui permettra d'appréhender l'objet en 3D.
La rencontre entre l'art et la richesse sous ses formes principales - or, monnaie, capital - est ancienne et conflictuelle. Alors que nous traversons une crise majeure du capitalisme et une période de transformation profonde de la culture et des savoirs, ce conflit est plus que jamais riche de vertus critiques et politiques. L'Or des images nous invite à nous arrêter sur certaines oeuvres qui réfléchissent par ce biais sur leur statut et leur fonction : objets d'apparat, marchandises, productions capitalistes.
Des masques d'or de Mycènes au cinéma contemporain en passant par la peinture flamande, s'esquissent alors les contours d'une dialectique des représentations encore jamais explorée jusqu'ici. Articulant les questions économiques, politiques, esthétiques et culturelles, Isabelle Garo livre ici une réflexion passionnante sur la façon dont l'art s'empare de la question de la valeur en vue d'analyser son propre statut social, son autonomie et les limites de celle-ci.
Une enquête sur la richesse sociale, aux sens les plus contradictoires du terme, qui concerne aussi le renouveau de l'art engagé, en dialogue fécond avec la critique marxiste de l'économie politique.
Muriel est gardienne au musée Angladon d'Avignon. Un métier qui ne lui épargne ni l'ennui ni les ruminations au milieu de tableaux qu'elle ne voit plus. Jusqu'au jour où les oeuvres vont se mettre à lui parler, provoquant une rencontre qui va bouleverser sa vie.
Charles Juliet. - Pour vous approprier ce geste que vous effectuez si souvent sur la matrice, vous avez dû le répéter à l'infini. Puis il vous a fallu l'oublier. Pour qu'il devienne spontané. Qu'il ne soit plus contrôlé...
Fanny Boucher. - Je pense qu'il y a un moment où l'énergie qui anime le geste ne vient plus du haut, elle n'est plus commandée parle cerveau. Elle vient du centre, des entrailles, elle monte et irradie dans les mains, elle guide le geste...
L'héliogravure, comme beaucoup d'autres savoir-faire, s'acquiert à travers la répétition du geste. Ce sont cette régularité et constance de la pratique qui conduisent à la maîtrise, à la connaissance de la matière. Elles apprennent à anticiper ses réactions, à les comprendre, à corriger le geste en fonction de ses états.
Comment s'élabore le processus créateur ? Pour le regardeur, si l'œuvre visuelle conserve son potentiel énigmatique, il en va de même pour les modalités de sa création. Quel parcours, quelles étapes ont conduit l'artiste jusqu'à l'œuvre qu'il considère comme achevée et qu'il offre alors au regard du public ? Ce que l'on sait au travers de témoignages et de réflexions à ce sujet de la part d'auteurs et d'artistes, c'est qu'entre l'intention du créateur et le résultat obtenu, un cheminement complexe a été suivi.
L'œuvre réalisée, dans une certaine mesure, est autre que l'intention qui l'a engendrée. Que s'est-il passé dans cet entre-deux ? Créer c'est prendre en compte l'apparition, en cours de réalisation, de l'imprévu, de l'accident, du contingent, du hasard. Comment ce surgissement de l'incontrôlé influe-t-il sur l'élaboration de l'œuvre ? Comment l'artiste réagit-il ? Qu'en fait-il ? Ces quelques textes sur le hasard apportent des éléments de réponse à ces questions, montrant toute la complexité du travail conduisant à l'œuvre aboutie.
Visité par des millions de personnes à travers le monde chaque année, découvrez l'histoire inédite du musée, l'une des créations les plus essentielles de l'humanité. En s'appuyant sur des exemples des plus grandes institutions culturelles, ce livre retrace l'histoire du mouvement muséal, depuis les collections princières en Europe et les cabinets de curiosités d'inspiration classique du siècle des Lumières, en passant par les musées publics de la fin du XIXe siècle, jusqu'à l'ère mondiale actuelle des bâtiments emblématiques conçus par les plus grands architectes du monde.
Au cours de cinq chapitres remplis d'images époustouflantes qui mettent en valeur la beauté de ces bâtiments vénérés, les origines des institutions clés sont révélées, notamment : Le Louvre (Paris) ; Le Metropolitan Museum of Art (New York) ; le British Museum (Londres) ; Hermitage (Suisse) ; Guggenheim (Espagne) ; Institut Smithsonian (Washington) ; Musée de l'Acropole d'Athènes (Grèce), etc.
Quelle idée d'aller passer une nuit de décembre 2020 dans ce musée-là ! Le Musée National de Beyrouth se situe sur la ligne de démarcation qui fut la frontière visible, meurtrière, dite "la ligne verte" par la luxuriance de la végétation, entre Beyrouth-Est et Beyrouth-Ouest, tout au long de la guerre civile, laquelle dura 15 ans, si l'on admet même que la guerre est aujourd'hui achevée.
Diane Mazloum est une romancière qui aime l'imagination et le passé récent.
Elle n'aurait sans doute pas dû se frotter à la matière historique, sédimentée, confetti d'empires disparus, qui veille sous les murs et s'agrippe aux cryptes du seul musée qui fait office de mémoire au Liban. Musée d'une nation ou de l'absence d'une nation ? Par quel miracle ce temple qui abrite les trésors des civilisations disparues, des Egyptiens aux Babyloniens, des Byzantins aux Mamelouks, a-t-il pu survivre aux assauts de la brutalité des hommes ? Ici, c'est un franc-tireur qui creusa un trou dans le mur pour y viser le passant dont la tête éclatera.
Là, ce sont les soldats israéliens qui se réchauffèrent à un brasier aux pieds noircis du Colosse. Ici, c'est une statuette en équilibre que le souffle de l'explosion du 4 août 2020 a fait dévier de son axe ? Là, ce sont les 31 statues aux yeux tournés vers l'intérieur qui semblent plus vivantes que les vivants du dehors ? La romancière n'aime pas le passé lointain. Mais elle se rend compte, dans cet émouvant récit griffé de vérités, que de Rome à Beyrouth, c'est le passé qui fait le présent, c'est l'ombre des morts qui recouvre la pauvre existence des vivants et l'illumine.
"Le Liban est celui à qui l'avenir arrive le premier" écrit Dominique Eddé. Alors, si cette phrase est vraie, cette nuit au musée, une nuit qui s'étend jusqu'au jour, sera peut-être le livre que la romancière ne voulait pas écrire sur la fin de nos civilisations. Mais qui s'est imposé à elle.
Cette exposition est un événement. Pas moins de 300 oeuvres seront présentées au public signées d'artistes contemporains aussi prestigieux que Larry Clark, Joseph Beuys, Viala, Buren, Gina Pane...
Conçue selon un parcours thématique, l'exposition confronte de nombreux mouvements artistiques de 68 à 78 : Ankform, Arte Povera, Land Art, support/surface.
Le corps, la matière, la surface et le texte seront pour le visiteur et le lecteur autant de moyens d'aborder l'Art des années 70 Des actes de colloque seront publiés sur les années 70 courant 2003.
De nombreux efforts ont conduit depuis quelques décennies à de nouvelles approches de la musique '' baroque ''.
Elles renouvellent l'interprétation par une connaissance plus fine des rouvres et de leurs modes d'exécution. Mais il est d'autres champs culturels qui peuvent bénéficier de telles démarches. Au-delà de la transformation des techniques ou des enjeux idéologiques, c'est peut-être celle de l'imaginaire des artistes et des spectateurs qui nous sépare aujourd'hui le plus des rouvres anciennes, et en appauvrit la compréhension et l'expérience.
Gaston Bachelard a montré la richesse d'une lecture des poètes attentive aux jeux de la rêverie sur la matière et le mouvement. Caractériser, dans d'autres domaines de la création, une certaine poétique de l'imaginaire à partir des Eléments et de leurs métamorphoses, étendre cette méthodologie de la lecture à une éducation du regard et de l'écoute, tels sont les enjeux du colloque dont sont ici rassemblés les actes.
L'Europe des Temps modernes (XVIe XVIIIe siècles) offre une unité d'ensemble, tout en proposant une très grande diversité d'attitudes. L'accent est mis sur les interactions entre domaines artistiques. Les approches croisées, ici privilégiées, permettent de dépasser le cloisonnement des disciplines (histoires de l'art, des jardins, des spectacles, de la musique, de la littérature, des sciences et des idées...). Les essais recueillis s'attachent, plutôt qu'aux synthèses générales, à des analyses approfondies d'oeuvres débouchant sur des tentatives d'interprétation. De nouvelles pistes de recherche s'affirment ainsi.
Monographie de référence, avec un essai de Nadir Afonso qui constitue le prolongement de sa thèse sur le thème « L'architecture n'est pas un art » et d'une autre étude publiée en 1958, La Sensibilité plastique.
Peintre, architecte et théoricien de l'art portugais né en 1920 à Chaves, Nadir Afonso Rodrigues est décédé en 2013 à Cascais.